L’HUMANITÉ

Les tentes noires de l’Arabie
La troupe Caracalla au théâtre des Champs-Elysées

Voilà des gens qui ne veulent imiter personne. Ils dansent ce qu’ils savent.

Bottés de cuir, les hommes sont des cavaliers. Ils sautent à pieds joints, sur un pied; ou miment le galop du cheval mais frappant le sol fortement chaque fois. Les femmes vont pieds nus, ajoutant le vol des mains, les tremblements d’épaule et les déhanchements. Cette danse est danse élémentaire, héritée d’une traditions simple, vraie, profonde même si ce que nous voyons est aujourd’hui marqué par l’influence de l’Occident. Il s’agit, en effet, d’un spectacle organisé pour la scène d’un théâtre à l’italienne et les figures sont prises dans la trame traditionnelle d’un ballet: deux chefs de tribus ennemies, afin de sceller la paix, marient leurs éprouvent un quelconque sentiment l’un pour l’autre. Révolte du fiancé, révolte de la fiancée qui se plieront pourtant aux volontés paternel, et le mariage sera célébré, pour finir, non sans joie.

Le plus faible est peut-être la musique: réorchestration moderne de la source arabe. Mais là n’est pas l’essentiel.

Ces hommes sont beaux, vêtus de blanc et de noir et les femmes très belles, longues, minces, visage ovale et grands yeux peints. Elles portent des robes fabuleuse en tissu noir, semé de pièces d’or qui tremblent dans la danse ou bien bordé de pompons de laine teintée bleue ou rouge. La palanquin de couleur où l’on porte la fiancée est une merveille.

L’ardeur mise à ces danses simples, l’éclats des habits, la beauté des êtres enfants sans se soucier de savoir s’ils donnent un ensemble d’une grande élégance. Quelque chose passe d’un ineffaçable tradition.

Pierre Lartigue